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Première rencontre CNRS
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Conférence d'ouverture
Les sept péchés capitaux
de l'éducation
(ASP) - L'aventure humaine en est une dont personne ne connaît
l'issue et qui exige, du même coup, "un courage intellectuel
et un courage humain". C'est avec ces derniers mots que
le sociologue Edgar Morin a marié encore une fois ces
deux entités que l'on pensait inconciliables: sciences
pures et sciences humaines ou, comme il aime lui-même à
le dire, "prose et poésie". Et c'est dans cet
esprit qu'ont voulu être conçues les rencontres
Science et Société, auxquelles il est étroitement
associé en France, et à présent au Québec.
L'Université de Montréal a accueilli du 13 au
15 octobre la première édition québécoise
de Science et Société, organisée par le
Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) français
en collaboration avec de nombreuses institutions d'ici. Ces rencontres
poursuivent le même dessein qu'un Café des Poètes
ou qu'un Bar des Sciences, deux lieux de discussion qui, au-delà
des discussions, ne visent rien de moins qu'un "mieux-être
de l'humanité".
À l'origine de cet événement, une aventure
française vieille de 10 ans déjà au Futuroscope
de Poitiers, qui accueille chaque fois 400 à 500 francophones
de 18 à 25 ans, tous étudiants et jeunes chercheurs
en sciences, venus débattre avec d'éminents scientifiques
des enjeux de la société. Environ 150 jeunes québécois
de 18 à 35 ans étaient attendus à cette
version québécoise de la rencontre, autour de sept
ateliers-débats, des "tables-rondes" où
desserts et dissertations allaient bon train, des mini-spectacles
scientifiques, des concerts musicaux et même un party!
Président du comité scientifique de Sciences
et Citoyens depuis 1990, Edgar Morin était venu ouvrir
la rencontre d'ici avec un discours intitulé, à
l'instar de son ouvrage, Les sept savoirs nécessaires
à l'éducation du futur (Contribution des Sciences
aux problèmes fondamentaux du XXIe siècle).
Dans cette allocution, Edgar Morin a énuméré
ce qu'il considère être les "sept trous noirs"
du système éducatif: la connaissance, la connaissance
pertinente, l'identité ou la condition humaine, la mondialisation,
l'incertitude, la compréhension et enfin l'éthique
du genre humain. Il s'est interrogé successivement et
respectivement sur les définitions et enjeux de chaque
"trou noir", en même temps qu'il a tenté
de les combler en vue d'une meilleure compréhension du
monde nouveau et d'une participation éclairée des
citoyens aux débats de société.
Edgar Morin a ainsi souligné la nécessité
de miser sur l'interdisciplinarité comme clé d'une
appréhension globale du monde. Du même coup, il
a redoré le blason des sciences humaines telles que la
littérature et la philosophie, indispensables à
tous égards à la compréhension de l'être
humain. En effet, Edgar Morin démontrait que, puisque
"l'être humain est à la fois totalement biologique
et totalement culturel", les sciences appliquées
ne suffisent pas, à elles seules, à en expliquer
la complexité.
Enfin, le célèbre sociologue a clôturé
son discours sur une note d'espoir, insistant sur notre communauté
de destin. Les problèmes mondiaux que sont les menaces
nucléaire et écologique, l'économie sans
régulation, les dangers liés à la technoscience...
ne pourront être réglés que par des solutions
mondiales, d'où la nécessité d'un recours
à l'interdisciplinarité et d'une compréhension
accrue d'autrui. Celle-ci ouvre la voie de la générosité,
une voie déjà empruntée par des organisations
comme Greenpeace, Amnesty International, Médecins du Monde...
(14 octobre)
Gaëlle Schmit
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