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du 13 au 15 octobre 2000

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Conférence d'ouverture
Les sept péchés capitaux de l'éducation

(ASP) - L'aventure humaine en est une dont personne ne connaît l'issue et qui exige, du même coup, "un courage intellectuel et un courage humain". C'est avec ces derniers mots que le sociologue Edgar Morin a marié encore une fois ces deux entités que l'on pensait inconciliables: sciences pures et sciences humaines ou, comme il aime lui-même à le dire, "prose et poésie". Et c'est dans cet esprit qu'ont voulu être conçues les rencontres Science et Société, auxquelles il est étroitement associé en France, et à présent au Québec.

L'Université de Montréal a accueilli du 13 au 15 octobre la première édition québécoise de Science et Société, organisée par le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) français en collaboration avec de nombreuses institutions d'ici. Ces rencontres poursuivent le même dessein qu'un Café des Poètes ou qu'un Bar des Sciences, deux lieux de discussion qui, au-delà des discussions, ne visent rien de moins qu'un "mieux-être de l'humanité".

À l'origine de cet événement, une aventure française vieille de 10 ans déjà au Futuroscope de Poitiers, qui accueille chaque fois 400 à 500 francophones de 18 à 25 ans, tous étudiants et jeunes chercheurs en sciences, venus débattre avec d'éminents scientifiques des enjeux de la société. Environ 150 jeunes québécois de 18 à 35 ans étaient attendus à cette version québécoise de la rencontre, autour de sept ateliers-débats, des "tables-rondes" où desserts et dissertations allaient bon train, des mini-spectacles scientifiques, des concerts musicaux et même un party!

Président du comité scientifique de Sciences et Citoyens depuis 1990, Edgar Morin était venu ouvrir la rencontre d'ici avec un discours intitulé, à l'instar de son ouvrage, Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur (Contribution des Sciences aux problèmes fondamentaux du XXIe siècle). Dans cette allocution, Edgar Morin a énuméré ce qu'il considère être les "sept trous noirs" du système éducatif: la connaissance, la connaissance pertinente, l'identité ou la condition humaine, la mondialisation, l'incertitude, la compréhension et enfin l'éthique du genre humain. Il s'est interrogé successivement et respectivement sur les définitions et enjeux de chaque "trou noir", en même temps qu'il a tenté de les combler en vue d'une meilleure compréhension du monde nouveau et d'une participation éclairée des citoyens aux débats de société.

Edgar Morin a ainsi souligné la nécessité de miser sur l'interdisciplinarité comme clé d'une appréhension globale du monde. Du même coup, il a redoré le blason des sciences humaines telles que la littérature et la philosophie, indispensables à tous égards à la compréhension de l'être humain. En effet, Edgar Morin démontrait que, puisque "l'être humain est à la fois totalement biologique et totalement culturel", les sciences appliquées ne suffisent pas, à elles seules, à en expliquer la complexité.

Enfin, le célèbre sociologue a clôturé son discours sur une note d'espoir, insistant sur notre communauté de destin. Les problèmes mondiaux que sont les menaces nucléaire et écologique, l'économie sans régulation, les dangers liés à la technoscience... ne pourront être réglés que par des solutions mondiales, d'où la nécessité d'un recours à l'interdisciplinarité et d'une compréhension accrue d'autrui. Celle-ci ouvre la voie de la générosité, une voie déjà empruntée par des organisations comme Greenpeace, Amnesty International, Médecins du Monde...

(14 octobre)

Gaëlle Schmit

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