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De l'espèce humaine au genre humain
Il était une fois... l'Homme

(ASP) - "De l'espèce humaine au genre humain": avec un thème d'atelier aussi large, il n'est pas surprenant que la discussion soit allée dans tous les sens, samedi après-midi. De la globalisation des cultures à l'évolution des espèces, en passant par l'eugénisme et l'éthique, tout ce qui touche l'évolution du genre humain a été abordé.

Le premier thème qui a retenu l'attention des participants est bien sûr la génétique, avec toutes les promesses et dangers qu'elle représente. Verra-t-on bientôt la fin des maladies? L'apparition d'êtres humains parfaits? N'allons pas trop vite, ont répondu Catherine Mounier, chercheur en biologie cellulaire et moléculaire à l'Université McGill, et Pierre-Henri Gouyon, chercheur au laboratoire Écologie, systématique et évolution au CNRS. "On se rend compte aujourd'hui que ce n'est pas parce qu'on aura déchiffré le génome humain qu'on connaîtra tout sur les hommes", a expliqué Catherine Mounier.

Mais l'idée d'"améliorer" l'espèce humaine en sélectionnant les individus est toujours présente, même si les méthodes eugéniques ont été condamnées. "Les parents veulent aujourd'hui des enfants garantis sans défauts!", s'exclame Pierre-Henri Gouyon. "On peut blâmer cette idée dans l'ensemble, mais au plan individuel, c'est beaucoup plus compliqué: c'est très difficile d'obliger des gens à avoir des enfants anormaux..."

Par ailleurs, les progrès de la médecine permettent de garder en vie des gens atteints de maladies génétiques, ce qui fait que ces gènes défectueux, qui autrefois seraient disparus, continuent d'être transmis. Ces tendances ont-elles pour conséquence que l'espèce humaine pourrait cesser d'évoluer, ou évoluer dans une mauvaise direction? "C'est très difficile à savoir, a répondu Pierre-Henri Gouyon. Par exemple, dans notre société, on dissocie la sexualité et la reproduction. On peut imaginer que, n'ayant plus d'effet sur la reproduction, le désir sexuel ira en s'amenuisant. Mais tout cela reste du domaine des hypothèses."

Emballantes pour certains, ces pratiques en effraient plusieurs, qui réclament des balises pour les encadrer. "Il y a eu un mythe occidental voulant que science et raison marchaient ensemble, pour le plus grand bonheur de l'humanité. Mais ce mythe du progrès s'est effondré", a dit Edgar Morin, co-directeur du Centre d'études transdisciplinaires de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. "Aujourd'hui, nous avons besoin de contrôle éthique, non seulement par les comités scientifiques, mais par tous les citoyens."

Encore faut-il savoir où tracer la ligne. "Il faudra à la fois prendre des risques et être prudents, a poursuivi Edgar Morin. Car les grandes inventions, on ne sait jamais comment elles vont se faire...."

(15 octobre)

Claudine Saint-Germain

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