Il faudra en effet du temps aux écosystèmes forestiers canadiens pour se remettre des incendies de l’été dernier. Le Canada a perdu 18 millions d’hectares – à titre de comparaison, c’est un tiers de la superficie de la France – et des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées, rien qu’en 2023. 

Les scientifiques s’intéressent aux perturbations de la forêt boréale et aux conséquences à long terme de ces feux, qui s’ajoutent aux conséquences des coupes forestières. Certains suggèrent qu’il faudrait plus de diversité du côté du reboisement. Et qu’il faudrait ralentir notre exploitation, pour améliorer la résilience de nos forêts.

La forêt boréale parviendra-t-elle à se régénérer? Isabelle Burgun en parle avec : 

• Alain Leduc, professeur associé au Département des sciences biologiques de l'Université du Québec à Montréal et membre du Centre d’étude de la forêt (CEF) depuis sa création.
• Kaysandra Waldron, chercheuse en écologie forestière à Ressources naturelles Canada et membre du CEF
• Yan Boucher, professeur en écologie et aménagement forestier à l’Université du Québec à Chicoutimi et membre du CEF

Plus de 6000 incendies en 2023, dont une cinquantaine persistaient encore en décembre. Cela serait, selon certains experts, le « pire bilan » de l’histoire des feux de forêt au Canada. Le Québec a été l’un des endroits les plus touchés, particulièrement en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord. Quels sont les impacts connus et inconnus de ces feux? 

Il y a moins de biodiversité dans une forêt boréale. Concrètement, de quelles espèces parle-t-on et certaines s’en tirent-elles mieux que d’autres? Combien de temps faut-il au pin gris et à l’épinette noire pour arriver à maturité? Dans ce contexte, que veut dire « régénérer » ? Quelle est la stratégie des ingénieurs forestiers après un incendie? La coupe, la plantation, les deux? A-t-on les ressources nécessaires?

On plante souvent plus d’espèces commerciales car la forêt est aussi une industrie au Canada. Conifères, feuillus, quelles espèces faut-il replanter pour améliorer la résistance de la forêt à la multiplication des feux ?

La commune de Val-Paradis déclarait l’état d’urgence début juin de l’an dernier et évacuait ses résidents. Ce n’est pas la première fois: il y a 28 ans, un incendie majeur avait intéressé les scientifiques, dont Mme Waldron. Est-ce qu’on a fini d’en mesurer l’impact?

Comment nos choix d’aménagement forestier ont-ils affaibli la forêt au point de la rendre moins favorable aux efforts de régénération? 

Le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, affirme qu’il est temps d’avoir une réflexion plus large sur notre rapport à la forêt québécoise à la lumière des dernier évènements. Que faudrait-il attendre d’un « grand chantier de la forêt »?

C'est la dernière émission de cette 16e saison de Je vote pour la science.
Si vous nous écoutez à la radio, nous serons en reprises jusqu'en septembre.
Sinon, vous pouvez rattraper toutes nos émissions ici. 

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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13 h sur les cinq stations régionales de Radio VM. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche pour cette émission: Fanny Rohrbacher. Vous pouvez également nous écouter, entre autres, sur CHOQ (Toronto), CFOU (Trois-Rivières), et CIAX (Windsor). 

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